Façades de la Sagrada Família
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La Sagrada Família présente trois façades tout à fait remarquables. À l’est se trouve la façade de la Nativité, à l’ouest la façade de la Passion et au sud la façade de la Gloire (encore en construction). C’est la première chose que vous pouvez voir et admirer de l’extérieur. Notre conseil ? Regardez le style et la décoration de chacune des façades.
La façade de la Nativité représente la naissance de Jésus, la façade de la Passion reflète la souffrance lors de sa crucifixion et la façade de la Gloire représente le chemin vers Dieu : la mort, le jugement dernier, la gloire et l’enfer. La façade de la Sagrada Família est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2005, tout comme six autres bâtiments conçus par Gaudí.
Façade de la Nativité
La façade de la Nativité a été construite entre 1894 et 1930 et fut la première des trois à être achevée. Comme son nom l’indique, la façade de la Nativité est consacrée à la naissance de Jésus-Christ dans le portail de Bethléem. C’est également la façade dont le style et l’influence de Gaudí lui-même se ressentent le plus. Elle est orientée vers le nord-est, face au soleil levant représentant symboliquement la naissance du fils de Dieu.
La façade de la Nativité est divisée en trois portiques qui représente chacun un idéal théologique : l’espoir, la foi et la charité. Les trois portiques sont séparés par deux grandes colonnes décorées dans leurs bases par une tortue. Celle-ci représente la terre et la mer; symbolisant le temps comme quelque chose qui écrit dans la pierre et qui reste donc immuable. Face aux figures et au symbolisme des tortues, on retrouve deux caméléons de chaque côté de la façade représentant le changement comme étant une constante de l’existence.
Dans le portique de la Charité, il y a un arbre de vie qui s’élève au-dessus de la porte de Jésus. La façade est complétée par quatre clochers, chacun dédié à un saint : Matthieu, Barnabé, Judas et Simon.
Dès le départ, Gaudí a voulu que la façade de la Nativité soit polychrome (pratique de la décoration qui inclut des éléments architecturaux), et que chaque archivolte (moulure ou bande ornementale suivant la courbe du bas d’un arc) soit peinte dans une large gamme de couleurs. Cela permettrait aux figures des humains d’apparaître aussi vivantes que celles des plantes et des animaux.
Gaudí a intentionnellement choisi de commencer la construction de l’église en travaillant d’abord sur cette façade, afin qu’elle soit la plus attrayante et la plus accessible au public. Il était bien conscient qu’il ne verrait pas le bâtiment achevé et voulait donner un exemple artistique et architectural à suivre. Pendant la guerre civile espagnole, certaines statues ont été détruites, puis reconstruites par l’artiste japonais Etsuro Sotoo.
Façade de la chapelle
La façade de la Passion est austère, simple et unie, ce qui contraste avec la façade de la Nativité, très ornée et décorée. Elle est sculptée de lignes semi-directes ressemblant aux os d’un squelette. La construction de cette façade a commencé en 1954, avec les instructions et les dessins que Gaudí a laissés aux futurs architectes et sculpteurs. La façade de la Passion, comme son nom l’indique, est consacrée à la Passion du Christ, c’est-à-dire à la représentation de la douleur qu’il a subie lors de sa crucifixion pour sauver le monde des péchés de l’humanité. Elle fait face au soleil couchant, en relation symbolique avec la mort de Jésus-Christ.
La façade de la Passion est soutenue par six grandes colonnes adossées qui ressemblent à des troncs de séquoias. Les quatre clochers de cette façade, achevés en 1976, sont dédiés aux quatre apôtres suivant : Jacques, Thomas, Philippe et Barthélemy. En 1987, Josep María Subirachs a dirigé une équipe de sculpteurs pour travailler sur différentes scènes et détails que la façade contient encore aujourd’hui, dans le but de lui donner une forme rigide et angulaire pour évoquer un effet dramatique.
L’intention de Gaudí avec ce côté de la façade était d’inspirer la peur au spectateur : il voulait « casser » les arcs et « couper » les colonnes et aussi utiliser l’effet de clair-obscur pour renforcer la dureté et la brutalité du sacrifice du Christ. Comme la façade de la Nativité, celle-ci comporte également trois portiques symbolisant trois visions théologiques différentes.
Les scènes sculptées sur la façade, qui montent en forme de « S », reproduisent le chemin de croix de Jésus-Christ. Les niveaux inférieurs montrent des scènes de la dernière nuit de Jésus avant sa crucifixion, notamment La Cène, le baiser de Judas, l’Ecce Homo (lorsque Jésus est présenté flagellé) et le Sanhédrin (le procès au cours duquel il a été condamné à mort). Au troisième et dernier niveau, vous pouvez voir sa mort, son enterrement et sa résurrection.
Façade de la Gloire
Une fois achevée, la façade de la Gloire sera la plus grande et la plus remarquable de toutes les façades – sa construction a commencé en 2002. Elle est conçue pour être la façade principale et donnera accès à la nef centrale de l’église. Cette façade est dédiée à la gloire céleste de Jésus et reflète le chemin vers Dieu : la mort, le jugement dernier et la gloire, tandis que l’enfer est réservé à ceux qui se détournent de la volonté de Dieu.
Gaudí savait qu’il ne vivrait pas assez longtemps pour voir cette façade achevée, il a donc créé un modèle pour que ses successeurs puissent compléter sa vision. Le modèle a été partiellement détruit pendant la guerre civile espagnole en 1936, mais les fragments ont pu servir de base à la reconstruction du dessin de la façade. Pour l’achever, il faudra peut-être démolir partiellement le bloc d’immeubles situé de l’autre côté de la Calle de Mallorca.
En septembre 2008, Subirachs a installé les portes de la Façade de la Gloire, sur le devant desquelles est inscrite la phrase « Donne-nous notre pain quotidien » en cinquante langues différentes. Les poignées de porte sont soulignées par les lettres A et G, qui s’inscrivent dans le mot caiguem (signification en catalan : « chutons » à la forme l’impérative), mais font également allusion aux initiales d’Antonio Gaudí.
Le Portique de la Gloire sera décoré d’ornements représentant l’enfer et les vices : démons, idoles, faux dieux, hérésie, tombeaux, purgatoire et mort. Le portique comportera également sept grandes colonnes dédiées aux dons du Saint-Esprit. La base des colonnes comportera des représentations des sept péchés capitaux, tandis que les sept vertus se trouveront en leur sommet.
Cette façade aura cinq portes correspondant aux cinq nefs du temple, et celle du centre aura une triple entrée menant à la façade de la Gloire. Au total, il y aura sept portes représentant chacun des sacrements.